« Être conscient de son niveau pour progresser »

Il y a 10 mois
Mis à jour le 11/02/2024 à 16h52

Il est notre champion Texapoker 2023 : le Francilien Benoit Grobocopatel revient sur sa folle année passée avant de se projeter sur 2024. Entretien avec un joueur modeste à qui tout réussit.

Texapoker : Bonjour Benoit, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Benoit Grobocopatel : Originaire de Villemomble en Seine-Saint-Denis, j’ai 39 ans, je suis responsable développement commercial et j’habite désormais à Vaujours. Je suis en ancien sportif de haut-niveau, j’ai été semi-professionnel en handball pendant 15 ans, oscillant entre la 2e division et la Nationale 1.

Comment as-tu découvert le milieu du poker et quel a été ton parcours ?
L’envie de gagner est ce qui m’animait déjà dans ma carrière de sportif. L’esprit combattif, ne rien lâcher, mentalement il y a beaucoup de similarités entre le sport et le poker. C’est une passion qui m’est venue après le handball en regardant les émissions du World Poker Tour sur Canal+ commentées par Patrick Bruel. Avec des amis de mon quartier, on a commencé à jouer entre nous pour s’amuser chaque semaine et de temps en temps, je tentais ma chance dans les cercles de jeux parisiens. J’ai un peu fréquenté le Cercle Clichy, Cadet ou encore Wagram. Pendant le confinement, on a créé nos home-games online avec quelques amis mais le jeu online ne m’a jamais particulièrement attiré.

Par contre, je pense que pour progresser, se perfectionner techniquement et devenir un très bon joueur, il faut absolument passer par le jeu en ligne. Au poker, il est important de savoir reconnaître son niveau et être en constant apprentissage, d’être conscient de ses erreurs pour pouvoir s’améliorer. C’est pour ça que je demande beaucoup de conseils autour de moi à des joueurs bien plus aguerris comme Nicolas Dumont par exemple (NDLR, joueur professionnel et champion EPT Monte-Carlo).

Tu es désormais un habitué des clubs parisiens et plus particulièrement du Club Circus Paris : qu’est-ce qui te plaît le plus dans cet endroit ?
Après le confinement, je me suis motivé à jouer plus sérieusement en cash-game et à faire quelques tournois après mon travail. J’ai été très bien reçu au Club Circus, j’ai créé des affinités, le style de jeu aux tables me correspondait bien, il y avait beaucoup de tables disponibles et pas beaucoup d’attente. C’est donc tout naturellement que j’y ai pris mes habitudes. Quand on est bien dans un endroit, je ne vois pas pourquoi on irait voir ailleurs.

Comment expliques-tu ta réussite en 2023 ?
En partie le fait de bien connaître le profil de mes adversaires mais il n’y a pas que ça. Je pense que le fait d’être conscient d’être moins fort que certains, de devoir progresser mentalement, m’a fait passer un cap. J’essaye de me servir de l’exemple de ceux que j’estime être de bons joueurs, ils forcent mon admiration et je m’inspire de leur mentalité. Un professionnel comme Alexandre Reard, jamais il n’aura un mauvais comportement à table même en cas de badbeat. Cela m’arrive encore de craquer, je ne suis pas encore mentalement à leur niveau, j’essaye de prendre du recul, de progresser sur cet aspect.

Je ne m’attendais pas à une telle année 2023, certes j’ai toujours joué pour gagner mais je ne me rendais pas compte de la performance accomplie. Ce sont surtout les personnes autour de moi et sur les réseaux sociaux qui m’ont fait prendre conscience que j’avais réalisé quelque chose d’important pour un joueur amateur comme moi. Bien sûr, il y a un mélange de chance et de connaissance du field joué. À mon petit niveau, je suis plus redouté que certaines personnes. La confiance entre aussi en compte : à force de gagner, tu prends plus confiance en toi, tu te sens plus à l’aise à table. Et à mon niveau, l’aspect mental du poker est primordial. Les plus grosses erreurs sont liées à ça, le manque de patience notamment. Enfin, je pars du principe que peu importe le montant de buy-in du tournoi, même si cela ne m’atteint pas financièrement, quand je dispute un tournoi c’est pour le gagner.

Que penses-tu des tournois Texapoker depuis leur implantation à Paris ?
Cela a révolutionné le poker parisien. Aujourd’hui, il n’y a plus besoin de se déplacer hors de Paris pour jouer au poker en tournoi tellement Texapoker propose de festivals, à tous les buy-in en plus. Il y en a pour toutes les bourses et pour tous les goûts, que ce soient les tournois réguliers avec le Club Circus, des Deepstacks 300 à l’APO 2 500€ sans oublier les tournois événementiels comme les FPO, UDSO, WPT… Il y a tout le temps de beaux prizepools et les gains sont importants même pour les plus petits tournois. Et les structures Texapoker, elles sont incomparables, c’est super pour les joueurs. En tout cas, le poker à Paris a un grand avenir devant lui.

Quels sont tes objectifs poker pour 2024 ?
Ma réussite en 2023 m’a bien sûr motivée même si je ne vais pas me prendre pour un autre. Je vais juste me faire plaisir en disputant l’EPT Paris par exemple, mais sinon je vais continuer mes petits tournois et les moyens buy-ins tout en essayant de progresser. Je ne veux pas passer professionnel, je travaille depuis mes 18 ans et cela reste ma priorité. Le poker doit rester un plaisir. Pour l’instant, je gagne mais demain je peux perdre. J’ai vu la tristesse des gens à cause du jeu et je ne veux jamais en arriver là. J’ai trouvé un équilibre entre ma vie professionnelle, mon entourage et le poker.

 

« Être conscient de son niveau pour progresser »